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1952 Cinerama
1953 CinemaScope
1953 Panavison
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1955 Todd-AO
1955 Circle Vision 360
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1958 Cinemiracle
1958 Kinopanorama
1959 Super Panavision 70
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1962
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1962 MCS-70
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1963 Circlorama
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1967 Pik-A-Movie
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1984 Swissorama
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Widescreen Film Festival – Bradford 2010

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Written by: Francis BARBIER, FranceDate: 30.04.2010
Cinerama, Ultra Panavision 70, CineMiracle, Super Panavision 70, Todd-AO, Gonflage 70mm, Sovscope 70, VistaVision, MCS-70… des noms barbares aux oreilles et aux yeux des spectateurs les plus récents. Et pourtant, il y a encore une quinzaine d’années, nombre de films étaient tournés ou gonflés en 70 mm. Plus loin encore dans le temps, des systèmes révolutionnaires permettant des projections sur des écrans incurvés à 180 degrés, permettant une immersion complète du spectateur dans le spectacle cinématographique. Et que surtout, il y avait une vie avant les DTS, Dolby Stereo, Spectral recording et autres 5.1 et DTS HD MA!

Avec l’avènement du numérique, la normalisation des cabines de projections et les coûts associés, les spectacles Grandeur Nature des copies 70 mm et autres process « monstres » a aujourd’hui disparu des écrans de cinémas. Tous ? non ! Le Musée National des Media situés à Bradford (Grande-Bretagne) est équipé d’un salle multi formats nommée « Pictureville » qui accueille chaque année une manifestation nommée Widescreen Film Festival où sont célébrés les films et process « Ecran large » qui ont envahi les écrans entre 1952 jusqu’à l’aube du XXIe siècle.

Ainsi cette année fut-il possible de voir dans les meilleures conditions possibles (et originales !) des classiques de la science-fiction, du cinéma d’aventures et de films de guerre. Tout comme de découvrir des raretés inédites depuis très longtemps dans une salle de cinéma.

L’ouverture fut consacrée à la diffusion du film THIS IS CINERAMA. Près de 60 ans après sa première projection, le film garde un impact émotionnel et technique des plus saisissants. NI film narratif, ni travelogue, THIS IS CINERAMA a servi de tremplin technique afin de montrer ce que l’œil humain n’avait jamais pu voir. La technologie utilisée : 3 projecteurs diffusant trois images différentes qui se forment en une seule sur un écran incurvé à 180 degrés. Ceci correspondant peu ou prou au champ de vision de l’œil humain. Filmé et supervisé aux quatre coins du monde par Merian C. Cooper –l’un des co-réalisateurs de KING KONG-, Michael Todd –futur créateur du système TODD-AO – ou encore Fred Rickey, le spectateur assiste pendant 2h00 (avec intermission) à un déluge d’images spectaculaires. La première scène montre une caméra vissées à l’avant d’un rollercoaster/montagnes russes. Avec un son stéréophonique 7 pistes, une nouveauté en 1952, le spectateur est littéralement projeté dans l’action et vit le « ride ». Il n’y avait qu’à regarder dans la salle et voir chaque spectateur suivre l’action et pencher de côté à chaque fois que la caméra épousait la courbe du manège ! Une caméra aérienne, survolant les Chutes du Niagara comme jamais. Certes, celles-ci ont été vues dans le NIAGARA d’Henry Hathaway, ou récemment dans un documentaire tourné en IMAX… mais jamais l’impact du plan d’ouverture de la séquence n’aura été aussi fort. Doté d’un aspect d’image de 2.59 :1, THIS IS CINERAMA a lancé ce que devaient être par la suite les procédés comme le CinemaScope –et ses dérivés-, tout comme les différents systèmes de 70mm connus ou tout process anamorphique. Sans le Cinerama, le cinéma en écran large n’aurait jamais vu le jour. Il est clair que le film même souffre de comparaison avec l’ensemble des documentaires et autres films sur le même modèle : daté, naïf et parfois hors de propos, il n’en reste pas moins une pierre d’angle. Mais surtout, des scènes d’actions (en hors bord, ski nautique aux Cypress Gardens de Floride) parfois à couper le souffle et des plans aériens dans le Grand Canyon d’une audacité rarement atteinte.
 
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Widescreen Weekend, Bradford, England

Widescreen Weekend 2010

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Internet link:

Bradford

 
Nombre de nouveaux systèmes de projection à écran large commencèrent alors à fleurir. Le festival donna à voir le premier process anamorphique à avoir été projeté – même avant LA TUNIQUE, premier film projeté en CinemaScope. Un documentaire nommé ALOHA NUI sur l’ile d’Hawaïi, tourné en Vistarama, qui deviendra le « Warner SuperScope » après l’achat par Jack Warner du système (puis enfin le SuperScope après un procès intenté par CinemaScope). Désarmant de naïveté documentaire, ce film restera en mémoire pour sa valeur purement historique.

Egalement, un procédé nommé CineMiracle, succédané du Cinerama, promettait encore plus. 7 pistes audio stéréophoniques, un système de projection sur 3 projecteurs diffusant les trois images par des miroirs réfléchissants sur un écran incurvé spécifique (présent au Pictureville) constitué de bandelettes verticales d’environ 5 cm de large afin d’atténuer les effets négatifs de la lumière. Soit 3 copies en 35mm, avec 6 perforations par image diffusées en même temps et donc parfaitement synchronisées afin de donner une image complète de format 2.59 :1. Hormis bien sûr, à l’instar de THIS IS CINERAMA, la séquence de présentation qui fut elle en 1.37 :1. L’année dernière avait été présenté le documentaire/film WINDJAMMER : THE VOYAGE OF THE CHRISTIAN RADICH réalisé par Louis de Rochemont III. Il fut Longtemps invisible, alors qu’ayant réalisé parmi les meilleures recettes mondiales en 1958. Un travail de remasterisation à partir d’une copie 35mm retrouvée en Suède a été effectuée par David Strohmaier, avec pour but une sortie DVD et Blu Ray en 2011. La version digitale a donc été présentée cette année, via le système SmileBox de simulation de projection en écran incurvé. Malheureusement, la copie retrouvée n’étant pas d’une qualité optimale, le résultat fut décevant en terme qualitatif (couleurs passées, contrastes diminués) mais la traversée effectuée depuis Oslo à travers l’océan Atlantique et l’odyssée de la quarantaine de marins norvégiens sur le vaisseau-école Christian Radich garde une certaine fraîcheur. 2H22 de traversée, découvertes d’endroits « exotiques » (pour 1958, s’entend), à mi-chemin entre le documentaire et la narration romancée, le film se focalisant sur le destin de quelques individualités, dont l’un des cadets est une jeune pianiste virtuose. Emprunt là aussi d’une certaine naïveté due à l’époque, le film donne à découvrir de spectaculaires plans aériens du navire, le dotant d’une sensation réellement immersive ; De somptueux plans sous-marins complètent le tableau, dont un particulièrement complexe et magnifique : la caméra rivée à l’avant d’un sous-marin se préparant à émerger des flots afin de découvrir le Christian Radich dans toute sa splendeur. Sur grand écran, l’expérience demeure inégalable. Ci-dessous un lien du site de David Strohmaier afin de se donner une idée du travail effectué (sur le nettoyage des poussières et couleurs) et de la scène en question :

davidstrohmaier.com

A noter que le vaisseau est actuellement toujours en fonction et a conservé son aspect mythique intact.
 
 
WINDJAMMER ayant rencontré un énorme succès, il fut de ce fait copié. Et survint en 1962 ce qui est considéré comme la réponse allemande. A savoir FLYING CLIPPER (et MEDITERRANEAN HOLIDAY dans sa sortie américaine en 1964), travelogue suivant un vaisseau-école suédois qui fut tourné dans un nouveau procédé allemand en 70 mm : le MCS-70. Dans le cadre de la rétrospective 70 mm en 2009, le Festival de Berlin commanda un nouveau tirage 70mm de FLYING CLIPPER, film qui fut ainsi présenté lors de la dernière Berlinale. Le festival de Bradford projeta ainsi la copie restaurée dans son format d’origine (quoiqu’un peu sombre, il faut le reconnaître) et en version allemande non sous-titrée. Qu’importe la langue, le métrage donna à voir là aussi quelques plans sublimes et d’une précision remarquable. Ceci dit, FLYING CLIPPER –initialement appelé WINDJAMMER 2 avant un procès intenté par Cinemiracle- demeure inférieur en tous points à WINDJAMMER. Insistant surtout sur le dépliant touristique dû à la visite des différents ports abordés, il oublie les personnages/marins afin de se concentrer sur les vues et curiosités. A noter une ascension de la pyramide de Kheops assez spectaculaire, mais les 2 H 38, bien que passionnantes à découvrir, ne sont pas aussi diversifiées et audacieuses que celles de WINDJAMMER.

Il reste cependant intéressant de constater que ces films ont réussi à capturer une essence de temps perdu. La plupart des endroits filmés ont ainsi dramatiquement changé depuis plus de 50 ans et ce FLYING CLIPPER est comme une machine à remonter le temps. Présentant des personnages, la princesse Grâce de Monaco remettant le Grand Prix Automobile de Monaco à Graham Hill ou encore la Begum Aga Khan en plein désert égyptien, venant se recueillir dans le mausolée érigé en l’honneur de son mari. Ou des endroits comme Port Saïd ou encore Dubrovnik, qui ont été depuis théâtre d’affrontements de tous genres et dont la spécificité s’est effacée… Tant de morceaux d’histoire hier au plus haut de la culture populaire, aujourd’hui largement oubliés du commun des mortels et à fortiori des cinéphiles.

Côté 70 mm, deux morceaux de choix. 2001 ODYSSEE DE L’ESPACE, filmé en Super Panavision 70 et en MCS-70 pour les scènes finales de la porte des des étoiles. Après une vision de ce film en 70 mm, plus rien n’est comme avant, il s’agit d’une certitude. Un peu comme de dire (osons, tiens) que quiconque n’a jamais vu 2001 en 70mm n’a jamais véritablement vu le film. Ou que de la voir sur une quelconque télévision ou rétroprojecteur n’atteindra jamais le degré de perfection, la finesse du grain, la précision, la définition de la copie vue pendant ce festival. Que le détracteur (dont je faisais partie) peut se laisser entraîner, submerger par l’image et un son là encore sur 6 pistes magnétiques tout bonnement fracassant, démultiplié et par moments ahurissants. Si le film garde certains défauts (des scènes qui n’en finissent plus de finir comme le retrait des différentes cartes électroniques, entre autres !), cette projection en 70mm-écran incurvé fait pénétrer le spectateur dans une autre dimension. Lorsque la publicité dans le lobby indiquait « Still the Ultimate Trip » (« Toujours le trip ultime »), il va de soit que c’est bel et bien le cas.
 
 
Puis LA BATAILLE DES ARDENNES de Ken Annakin. Tourné en 65 mm Ultra Panavision 70, il fut largement promu en « Super Cinerama », diffusé en 70mm avec un aspect de 2.76 :1 et dans une durée de 2h47. Le film n’est pas resté dans les annales du film de guerre, hélas. Il reste assez facile de deviner pourquoi, tant l’histoire chaotique et des personnages secondaires sans grand intérêt viennent parasiter le film. On a beau aimer un acteur de la trempe de Dana Andrews, mais son interprétation monolithique et son rôle inutile de général patibulaire lestent le film. Y compris Telly Savalas qui donne à son personnage de Sergent Guffy un côté comique parfois déplacé mais surtout qui n’a rien à faire dans le film. Tout comme son histoire d’amour avec Pier Angeli, balancée n’importe comment au milieu de l’histoire. IL n’empêche que malgré ces scories, l’assaut des Panzer mené de main de maître par le Colonel Hessler (un Robert Shaw impressionnant !) garde un souffle de longue durée sur grand écran. Entre les batailles réelles, on pourra largement profiter du travail sur les miniatures mené par Eugène Lourié, réalisateur de LE MONSTRE DES TEMPS PERDUS, GORGO, THE GIANT BEHEMOTH ou encore maître des effets spéciaux de KRAKATOA, EAST OF JAVA et de QUAND LA TERRE S’ENTR’OUVRIRA. Sa création d’explosions de chars d’assauts ou encore celle de la destruction du village d’Ambleve demeurent encore remarquables. A noter que le film est disponible en Blu Ray zone A.

L’autre attraction du Festival est la projection de films tournés en 35mm mais diffusés en 70mm. L’avantage est de procurer une diffusion audio sur 6 pistes magnétiques stéréophoniques. Si le procédé du gonflage n’apporte que peu d’amélioration à une copie 35mm (les défauts présents sur le matériau source reste toujours autant présent sur la copie 70), il n’en va pas de même quant aux effets spéciaux. En effet, deux des films projetés (PIEGE DE CRISTAL de John McTiernan et 2010 de Peter Hyams) ont certes été tournés en Panavision 35mm, mais les effets spéciaux de chacun des films ont eux été tournés en 65mm. Dont ceux de 2010 par Richard Edlund. Et c’est sous ce format de 70mm que les effets spéciaux prennent toutes leurs dimensions spectaculaires, en grain, détail et impact. La présentation de deux autres films là aussi plus rares à la vision sur grand écran a pu drainer un nombre important de spectateurs.
 
 
Ensuite, LA GUERRE DU FEU de Jean-jacques Annaud, qui a su garder un impact émotionnel et formel sur grand écran, renforcé évidemment par les 6 pistes magnétiques tonitruantes. Elles assaillirent littéralement l’audience, entre bruitages, le langage inventé pour l’occasion, la solide partition de Philippe Sarde (sa meilleure ?) ou encore la première scène d’attaque sanglante jusqu’à l’apparition spectaculaire des mammouths. Le mixage produit un univers sonore incongru et très enveloppant : un gain évident que le 70 mm savait mettre en avant, versus une copie 35mm d’origine mais en simple Dolby.

Ensuite un choix qui peut sembler étrange à savoir LE LAGON BLEU de Randal Kleiser. Tourné en 1.85 :1 sphérique, il bénéficia d’un gonflage en 70mm qui là aussi su dynamiser l’environnement sonore et lui donner une ampleur insoupçonnée. Quoiqu’on puisse penser de ces deux films, une chose est cependant sûre : il serait impensable aujourd’hui de les refaire tels quels au cinéma ! La crudité de LA GUERRE DU FEU et sa mise en avant à la fois des rapports bestiaux et brutaux ou encore l’innocence sexuelle du LAGON BLEU, sa naïveté, sa nudité quasi permanente et sa mise en scène très libertaire en font des sortes de pierre blanche du début des années 80. Un peu comme si le cinéma « grand public » avait été au bout d’une certaine audace (si, si !) pour ensuite retomber dans un cadre un peu plus rigide en terme de représentation du sexe et des sentiments à l’image. A noter que la diffusion du LAGON BLEU fut effectuée grâce à un spectateur qui pu dénicher la copie et la sponsoriser. Le film n’avait plus été projeté depuis 1984.

Enfin, un film qui garde encore et toujours un impact intact : ALIEN. Curieusement, malgré sa disponibilité en VHS ou en DVD, ses multiples diffusions télévisuelles, ALIEN fut le film a rassembla le plus de spectateurs pendant ce festival. Un statut de classique indémodable ? Si la qualité de la copie 70mm a du subir les affres du temps, elle a su garder entiers le frisson et l’ambiance sourde générés dès sa première sortie en 1979. Et là encore, la magie des 6 pistes magnétiques qui recréent à merveille une atmosphère terrifiante, mêmes après plusieurs visions et écoutes de la somptueuse partition de Jerry Goldmsith!
 
 
Enfin, afin de clore les projections de longs-métrages, deux films en 35mm. Une évidence pour commencer : le seul film tourné en format 2.35 :1 par Woody Allen, MANHATTAN. Beaucoup d’analyses ont été écrites sur ce seul film, véritable ôde d’amour à une ville et son atmosphère prenante, la somptueuse photographie de Gordon Willis et la musique de George Gershwin qui vient donner le tempo nonchalant nécessaire à cette ballade nostalgique et romantico-philosophique. Force est de reconnaître, à l’instar de 2001, que la vision sur un écran large donne une toute autre dimension à cette œuvre pourtant intimiste… et surtout que Woody Allen maîtrise à merveille les possibilité du format « Scope » : profondeur de champ, composition du cadre, lumières disposées à différents niveaux (et donc différents niveaux de lecture de l’image), multiplicité des actions dans le champ.

Une déception, cependant : la diffusion de THE ALAMO de John Wayne en copie 35 mm anamorphique. Il fut tourné à l’origine en TODD-AO et diffusé en 70mm-6 pistes magnétiques (format 2.20 :1). Ici, une copie 2.35 :1 mono d’une qualité médiocre en fit capituler plus d’un pendant la projection. Il faut dire aussi que le film n’a rien d’une réussite du genre et ne décolle véritablement qu’au bout d’une heure de projection. Au bout de diverses joutes verbales, intérêt romantique très peu crédible (John Wayne et Linda Cristal !) et coup de poings en tous genre. THE ALAMO culmine avec l’assaut final. Dur pendant 2h47 (et encore, ce fut le remontage final) et n’est pas Henry Hathaway qui veut. Difficile de comprendre ce que faisait le film au milieu de cette programmation.

Ce festival est aussi l’occasion de découvrir de nouveaux procédés techniques qui vont révolutionner (ou non) le futur de la projection ou de la diffusion des œuvres. Ainsi le créateur du système « Smilebox » , utilisé sur le Blu Ray de LA CONQUETE DE L’OUEST (donnant la vision telle que la spectateur pouvait l’avoir lors d’une projection en 3 panneaux Cinerama) présenta un nouveau système de diffusion en 3D sans lunettes. Ou encore furent présentés les premiers travaux sur un nouveau process de tournage nommé Vistamorph… ou d’assister à des conférences de spécialistes ultimes et/ou de passionnés de technique et d’histoire des processus filmiques. Un seul bémol : l’anglais est de rigueur. Un hommage plutôt émouvant fut d’ailleurs rendu à un inconnu du grand public : John « M. Cinerama » Harvey. Toute une vie dédiée au cinéma depuis 1946. Projectionniste, il fut celui qui projeta LA CONQUETE DE L’OUEST en Cinerama en 1963 et qui depuis, passe sont empsà parcourir le monde à retrouver multitude de films, objectifs, projecteurs jusqu’à organiser chez lui une salle dédiée au Cinerama. Le fait encore que de nos jours des films en Cinerama soient toujours projetés est du en grande partie à la passion de cet illustre inconnu.

Mais le clou demeure la séance nommée « Cineramacana ». Véritable raretés en « écran large » du monde entier, Cineramacana est aussi le résultat de recherches et d’apports en tous genres de la part des organisateurs mais également des spectateurs… dont nombre sont des collectionneurs fous (dont un possédant pas moins de 17 projecteurs cinéma !). Ainsi parmi les diverses projections, des films sensations en 70mm (et 6 pistes magnétiques) pour un cinéma nommé « Cinema 180 » : des courts métrages spécifiquement réalisés afin de mettre en avant des images spectaculaires : caméra vissée à l’avant d’un camion dévalant une route de montagne pendant 12 minutes dans COLOSSUS ou encore, à la manière de THIS IS CINERAMA, la caméra placée à l’avant d’un Grand Huit dans IMPACT pendant près de 13mn30. Sensations fortes garanties ! D’autres morceaux de films sont ainsi présentés à un auditoire assez avide de curiosités d’un autre age, comme cette production en Sovscope 70 SEKRET USPEKH/BOLSHOI BALLET’ 67. Qui présente une chorégraphique hispanisante du Boléro de Ravel… ou encore un morceau de film en noir et blanc qui n’est autre que la scène de la boule géante roulant sur Harrison Ford dans LES AVENTURIERS DE L’ARCHE PERDUE. La même scène est présentée près de 4 fois : tout d’abord en version muette, puis avec les bruitages, avec la musiques et les bruitages et enfin avec les lignes de dialogues complétées. Ou comment comprendre l’apport nécessaire du son dans un film et savoir construire l’ambiance qu’il faut. Enfin le moment qui colle au siège : la diffusion de la première bobine de SUSPIRIA de Dario Argento : une copie anglaise en 35 mm et 4 pistes stéréo magnétiques extrêmement rare. Projeté une fois à la cinémathèque de Londres en 1984 selon l’historien Sheldon Hall (auteur du passionnant livre sur le film ZULU , « Zulu With Some Guts Behind It: The Making of the Epic Movie » et celui sur « Epics, Spectacles and Blockbusters »), la copie est miraculeusement intacte. Des couleurs qui éclatent à l’écran et les 4 pistes stéréo qui réussissent encore à faire frissonner même les plus réfractaires (et qui n’a absolument rien à voir avec la copie remastérisée récemment pour la sortie du DVD français, par ailleurs…). Il y a ainsi de fortes chances de revoir enfin ce chef d’œuvre sur grand écran comme il fut découvert en 1976 l’année prochaine lors du prochain festival…. Festival qui aura lieu du 24 au 27 mars 2011.
 
 
Véritable mine d’or pour amateur de cinéma sur grand écran, ce festival est un moment quasi unique en ce début de XXIe siècle. Une célébration de formats de cinéma aujourd’hui délaissés, mais sans pour autant céder à la sirène de la vieille nostalgie. Certains films sont plus que jamais des classiques (2001, ALIEN…) d’autres émergent de l’oubli grâce à des fans ardus et opiniâtres (comme WINDJAMMER)… ce qui pour le cinéphile amateur a de quoi largement satisfaire son appétit de (re)découvrir ces œuvres sur l’endroit pour lequel ils ont été conçus : le Grand Ecran. Bradford fait d’ailleurs des émules : des festivals 70mm sont en train de renaître ça et là en Europe. A Brno (République tchèque) où seront présentées des copies 70mm (et 6 pistes magnétiques) de SUPERMAN : THE MOVIE, CAPRICORN ONE, OPERATION CROSSBOW, L’EXORCISTE, BATMAN, ALIENS… ou encore à Karlsruhe (Allemagne) avec les rarissimes THE GOLDEN HEAD de Richard Thorpe ou encore SCENT OF MYSTERY de Jack Cardiff (le seul et unique film en Smell-O-Vision)… l’écran large a encore de beaux jours devant lui.
 
 
  
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Updated 28-07-24