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Widescreen Film Festival – Bradford 2010 | Read more at in70mm.com The 70mm Newsletter
| Written by: Francis
BARBIER, France | Date:
30.04.2010 |
Cinerama, Ultra Panavision 70, CineMiracle, Super Panavision
70, Todd-AO, Gonflage 70mm, Sovscope 70, VistaVision, MCS-70… des noms
barbares aux oreilles et aux yeux des spectateurs les plus récents. Et
pourtant, il y a encore une quinzaine d’années, nombre de films étaient
tournés ou gonflés en 70 mm. Plus loin encore dans le temps, des systèmes
révolutionnaires permettant des projections sur des écrans incurvés à 180
degrés, permettant une immersion complète du spectateur dans le spectacle
cinématographique. Et que surtout, il y avait une vie avant les DTS, Dolby
Stereo, Spectral recording et autres 5.1 et DTS HD MA!
Avec l’avènement du numérique, la normalisation des cabines de projections
et les coûts associés, les spectacles Grandeur Nature des copies 70 mm et
autres process « monstres » a aujourd’hui disparu des écrans de cinémas.
Tous ? non ! Le Musée National des Media situés à Bradford (Grande-Bretagne)
est équipé d’un salle multi formats nommée « Pictureville » qui accueille
chaque année une manifestation nommée Widescreen Film Festival où sont
célébrés les films et process « Ecran large » qui ont envahi les écrans
entre 1952 jusqu’à l’aube du XXIe siècle.
Ainsi cette année fut-il possible de voir dans les meilleures conditions
possibles (et originales !) des classiques de la science-fiction, du cinéma
d’aventures et de films de guerre. Tout comme de découvrir des raretés
inédites depuis très longtemps dans une salle de cinéma.
L’ouverture fut consacrée à la diffusion du film THIS IS CINERAMA. Près de
60 ans après sa première projection, le film garde un impact émotionnel et
technique des plus saisissants. NI film narratif, ni travelogue, THIS IS
CINERAMA a servi de tremplin technique afin de montrer ce que l’œil humain
n’avait jamais pu voir. La technologie utilisée : 3 projecteurs diffusant
trois images différentes qui se forment en une seule sur un écran incurvé à
180 degrés. Ceci correspondant peu ou prou au champ de vision de l’œil
humain. Filmé et supervisé aux quatre coins du monde par Merian C. Cooper –l’un
des co-réalisateurs de KING KONG-, Michael Todd –futur créateur du système
TODD-AO – ou encore Fred Rickey, le spectateur assiste pendant 2h00 (avec
intermission) à un déluge d’images spectaculaires. La première scène montre
une caméra vissées à l’avant d’un rollercoaster/montagnes russes. Avec un
son stéréophonique 7 pistes, une nouveauté en 1952, le spectateur est
littéralement projeté dans l’action et vit le « ride ». Il n’y avait qu’à
regarder dans la salle et voir chaque spectateur suivre l’action et pencher
de côté à chaque fois que la caméra épousait la courbe du manège ! Une
caméra aérienne, survolant les Chutes du Niagara comme jamais. Certes,
celles-ci ont été vues dans le NIAGARA d’Henry Hathaway, ou récemment dans
un documentaire tourné en IMAX… mais jamais l’impact du plan d’ouverture de
la séquence n’aura été aussi fort. Doté d’un aspect d’image de 2.59 :1, THIS
IS CINERAMA a lancé ce que devaient être par la suite les procédés comme le
CinemaScope –et ses dérivés-, tout comme les différents systèmes de 70mm
connus ou tout process anamorphique. Sans le Cinerama, le cinéma en écran
large n’aurait jamais vu le jour. Il est clair que le film même souffre de
comparaison avec l’ensemble des documentaires et autres films sur le même
modèle : daté, naïf et parfois hors de propos, il n’en reste pas moins une
pierre d’angle. Mais surtout, des scènes d’actions (en hors bord, ski
nautique aux Cypress Gardens de Floride) parfois à couper le souffle et des
plans aériens dans le Grand Canyon d’une audacité rarement atteinte.
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Widescreen Weekend, Bradford,
England
Widescreen Weekend 2010
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Bradford
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Nombre de nouveaux systèmes de projection à écran large commencèrent alors à
fleurir. Le festival donna à voir le premier process anamorphique à avoir
été projeté – même avant LA TUNIQUE, premier film projeté en CinemaScope. Un
documentaire nommé ALOHA NUI sur l’ile d’Hawaïi, tourné en Vistarama, qui
deviendra le « Warner SuperScope » après l’achat par Jack Warner du système
(puis enfin le SuperScope après un procès intenté par CinemaScope).
Désarmant de naïveté documentaire, ce film restera en mémoire pour sa valeur
purement historique.
Egalement, un procédé nommé CineMiracle, succédané du Cinerama, promettait
encore plus. 7 pistes audio stéréophoniques, un système de projection sur 3
projecteurs diffusant les trois images par des miroirs réfléchissants sur un
écran incurvé spécifique (présent au Pictureville) constitué de bandelettes
verticales d’environ 5 cm de large afin d’atténuer les effets négatifs de la
lumière. Soit 3 copies en 35mm, avec 6 perforations par image diffusées en
même temps et donc parfaitement synchronisées afin de donner une image
complète de format 2.59 :1. Hormis bien sûr, à l’instar de THIS IS CINERAMA,
la séquence de présentation qui fut elle en 1.37 :1. L’année dernière avait
été présenté le documentaire/film WINDJAMMER : THE VOYAGE OF THE CHRISTIAN
RADICH réalisé par Louis de Rochemont III. Il fut Longtemps invisible, alors
qu’ayant réalisé parmi les meilleures recettes mondiales en 1958. Un travail
de remasterisation à partir d’une copie 35mm retrouvée en Suède a été
effectuée par David Strohmaier, avec pour but une sortie DVD et Blu Ray en
2011. La version digitale a donc été présentée cette année, via le système
SmileBox de simulation de projection en écran incurvé. Malheureusement, la
copie retrouvée n’étant pas d’une qualité optimale, le résultat fut décevant
en terme qualitatif (couleurs passées, contrastes diminués) mais la
traversée effectuée depuis Oslo à travers l’océan Atlantique et l’odyssée de
la quarantaine de marins norvégiens sur le vaisseau-école Christian Radich
garde une certaine fraîcheur. 2H22 de traversée, découvertes d’endroits «
exotiques » (pour 1958, s’entend), à mi-chemin entre le documentaire et la
narration romancée, le film se focalisant sur le destin de quelques
individualités, dont l’un des cadets est une jeune pianiste virtuose.
Emprunt là aussi d’une certaine naïveté due à l’époque, le film donne à
découvrir de spectaculaires plans aériens du navire, le dotant d’une
sensation réellement immersive ; De somptueux plans sous-marins complètent
le tableau, dont un particulièrement complexe et magnifique : la caméra
rivée à l’avant d’un sous-marin se préparant à émerger des flots afin de
découvrir le Christian Radich dans toute sa splendeur. Sur grand écran,
l’expérience demeure inégalable. Ci-dessous un lien du site de David
Strohmaier afin de se donner une idée du travail effectué (sur le nettoyage
des poussières et couleurs) et de la scène en question :
davidstrohmaier.com
A noter que le vaisseau est actuellement toujours en fonction et a conservé
son aspect mythique intact.
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WINDJAMMER ayant rencontré un énorme succès, il fut de ce fait copié. Et
survint en 1962 ce qui est considéré comme la réponse allemande. A savoir
FLYING CLIPPER (et MEDITERRANEAN HOLIDAY dans sa sortie américaine en 1964),
travelogue suivant un vaisseau-école suédois qui fut tourné dans un nouveau
procédé allemand en 70 mm : le MCS-70. Dans le cadre de la rétrospective 70
mm en 2009, le Festival de Berlin commanda un nouveau tirage 70mm de FLYING
CLIPPER, film qui fut ainsi présenté lors de la dernière Berlinale. Le
festival de Bradford projeta ainsi la copie restaurée dans son format
d’origine (quoiqu’un peu sombre, il faut le reconnaître) et en version
allemande non sous-titrée. Qu’importe la langue, le métrage donna à voir là
aussi quelques plans sublimes et d’une précision remarquable. Ceci dit,
FLYING CLIPPER –initialement appelé WINDJAMMER 2 avant un procès intenté par
Cinemiracle- demeure inférieur en tous points à WINDJAMMER. Insistant
surtout sur le dépliant touristique dû à la visite des différents ports
abordés, il oublie les personnages/marins afin de se concentrer sur les vues
et curiosités. A noter une ascension de la pyramide de Kheops assez
spectaculaire, mais les 2 H 38, bien que passionnantes à découvrir, ne sont
pas aussi diversifiées et audacieuses que celles de WINDJAMMER.
Il reste
cependant intéressant de constater que ces films ont réussi à capturer une
essence de temps perdu. La plupart des endroits filmés ont ainsi
dramatiquement changé depuis plus de 50 ans et ce FLYING CLIPPER est comme
une machine à remonter le temps. Présentant des personnages, la princesse
Grâce de Monaco remettant le Grand Prix Automobile de Monaco à Graham Hill
ou encore la Begum Aga Khan en plein désert égyptien, venant se recueillir
dans le mausolée érigé en l’honneur de son mari. Ou des endroits comme Port
Saïd ou encore Dubrovnik, qui ont été depuis théâtre d’affrontements de tous
genres et dont la spécificité s’est effacée… Tant de morceaux d’histoire
hier au plus haut de la culture populaire, aujourd’hui largement oubliés du
commun des mortels et à fortiori des cinéphiles.
Côté 70 mm, deux morceaux de choix. 2001 ODYSSEE DE L’ESPACE, filmé en Super
Panavision 70 et en MCS-70 pour les scènes finales de la porte des des
étoiles. Après une vision de ce film en 70 mm, plus rien n’est comme avant,
il s’agit d’une certitude. Un peu comme de dire (osons, tiens) que quiconque
n’a jamais vu 2001 en 70mm n’a jamais véritablement vu le film. Ou que de la
voir sur une quelconque télévision ou rétroprojecteur n’atteindra jamais le
degré de perfection, la finesse du grain, la précision, la définition de la
copie vue pendant ce festival. Que le détracteur (dont je faisais partie)
peut se laisser entraîner, submerger par l’image et un son là encore sur 6
pistes magnétiques tout bonnement fracassant, démultiplié et par moments
ahurissants. Si le film garde certains défauts (des scènes qui n’en
finissent plus de finir comme le retrait des différentes cartes
électroniques, entre autres !), cette projection en 70mm-écran incurvé fait
pénétrer le spectateur dans une autre dimension. Lorsque la publicité dans
le lobby indiquait « Still the Ultimate Trip » (« Toujours le trip ultime
»), il va de soit que c’est bel et bien le cas.
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Puis LA BATAILLE DES ARDENNES de Ken Annakin. Tourné en 65 mm Ultra
Panavision 70, il fut largement promu en « Super Cinerama », diffusé en 70mm
avec un aspect de 2.76 :1 et dans une durée de 2h47. Le film n’est pas resté
dans les annales du film de guerre, hélas. Il reste assez facile de deviner
pourquoi, tant l’histoire chaotique et des personnages secondaires sans
grand intérêt viennent parasiter le film. On a beau aimer un acteur de la
trempe de Dana Andrews, mais son interprétation monolithique et son rôle
inutile de général patibulaire lestent le film. Y compris Telly Savalas qui
donne à son personnage de Sergent Guffy un côté comique parfois déplacé mais
surtout qui n’a rien à faire dans le film. Tout comme son histoire d’amour
avec Pier Angeli, balancée n’importe comment au milieu de l’histoire. IL
n’empêche que malgré ces scories, l’assaut des Panzer mené de main de maître
par le Colonel Hessler (un Robert Shaw impressionnant !) garde un souffle de
longue durée sur grand écran. Entre les batailles réelles, on pourra
largement profiter du travail sur les miniatures mené par Eugène Lourié,
réalisateur de LE MONSTRE DES TEMPS PERDUS, GORGO, THE GIANT BEHEMOTH ou
encore maître des effets spéciaux de KRAKATOA, EAST OF JAVA et de QUAND LA
TERRE S’ENTR’OUVRIRA. Sa création d’explosions de chars d’assauts ou encore
celle de la destruction du village d’Ambleve demeurent encore remarquables.
A noter que le film est disponible en Blu Ray zone A.
L’autre attraction du Festival est la projection de films tournés en 35mm
mais diffusés en 70mm. L’avantage est de procurer une diffusion audio sur 6
pistes magnétiques stéréophoniques. Si le procédé du gonflage n’apporte que
peu d’amélioration à une copie 35mm (les défauts présents sur le matériau
source reste toujours autant présent sur la copie 70), il n’en va pas de
même quant aux effets spéciaux. En effet, deux des films projetés (PIEGE DE
CRISTAL de John McTiernan et 2010 de Peter Hyams) ont certes été tournés en
Panavision 35mm, mais les effets spéciaux de chacun des films ont eux été
tournés en 65mm. Dont ceux de 2010 par Richard Edlund. Et c’est sous ce
format de 70mm que les effets spéciaux prennent toutes leurs dimensions
spectaculaires, en grain, détail et impact. La présentation de deux autres
films là aussi plus rares à la vision sur grand écran a pu drainer un nombre
important de spectateurs.
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Ensuite, LA GUERRE DU FEU de Jean-jacques Annaud, qui a su garder un impact
émotionnel et formel sur grand écran, renforcé évidemment par les 6 pistes
magnétiques tonitruantes. Elles assaillirent littéralement l’audience, entre
bruitages, le langage inventé pour l’occasion, la solide partition de
Philippe Sarde (sa meilleure ?) ou encore la première scène d’attaque
sanglante jusqu’à l’apparition spectaculaire des mammouths. Le mixage
produit un univers sonore incongru et très enveloppant : un gain évident que
le 70 mm savait mettre en avant, versus une copie 35mm d’origine mais en
simple Dolby.
Ensuite un choix qui peut sembler étrange à savoir LE LAGON BLEU de Randal
Kleiser. Tourné en 1.85 :1 sphérique, il bénéficia d’un gonflage en 70mm qui
là aussi su dynamiser l’environnement sonore et lui donner une ampleur
insoupçonnée. Quoiqu’on puisse penser de ces deux films, une chose est
cependant sûre : il serait impensable aujourd’hui de les refaire tels quels
au cinéma ! La crudité de LA GUERRE DU FEU et sa mise en avant à la fois des
rapports bestiaux et brutaux ou encore l’innocence sexuelle du LAGON BLEU,
sa naïveté, sa nudité quasi permanente et sa mise en scène très libertaire
en font des sortes de pierre blanche du début des années 80. Un peu comme si
le cinéma « grand public » avait été au bout d’une certaine audace (si, si
!) pour ensuite retomber dans un cadre un peu plus rigide en terme de
représentation du sexe et des sentiments à l’image. A noter que la diffusion
du LAGON BLEU fut effectuée grâce à un spectateur qui pu dénicher la copie
et la sponsoriser. Le film n’avait plus été projeté depuis 1984.
Enfin, un film qui garde encore et toujours un impact intact : ALIEN.
Curieusement, malgré sa disponibilité en VHS ou en DVD, ses multiples
diffusions télévisuelles, ALIEN fut le film a rassembla le plus de
spectateurs pendant ce festival. Un statut de classique indémodable ? Si la
qualité de la copie 70mm a du subir les affres du temps, elle a su garder
entiers le frisson et l’ambiance sourde générés dès sa première sortie en
1979. Et là encore, la magie des 6 pistes magnétiques qui recréent à
merveille une atmosphère terrifiante, mêmes après plusieurs visions et
écoutes de la somptueuse partition de Jerry Goldmsith!
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Enfin, afin de clore les projections de longs-métrages, deux films en 35mm.
Une évidence pour commencer : le seul film tourné en format 2.35 :1 par
Woody Allen, MANHATTAN. Beaucoup d’analyses ont été écrites sur ce seul
film, véritable ôde d’amour à une ville et son atmosphère prenante, la
somptueuse photographie de Gordon Willis et la musique de George Gershwin
qui vient donner le tempo nonchalant nécessaire à cette ballade nostalgique
et romantico-philosophique. Force est de reconnaître, à l’instar de 2001,
que la vision sur un écran large donne une toute autre dimension à cette
œuvre pourtant intimiste… et surtout que Woody Allen maîtrise à merveille
les possibilité du format « Scope » : profondeur de champ, composition du
cadre, lumières disposées à différents niveaux (et donc différents niveaux
de lecture de l’image), multiplicité des actions dans le champ.
Une déception, cependant : la diffusion de THE ALAMO de John Wayne en copie
35 mm anamorphique. Il fut tourné à l’origine en TODD-AO et diffusé en
70mm-6 pistes magnétiques (format 2.20 :1). Ici, une copie 2.35 :1 mono
d’une qualité médiocre en fit capituler plus d’un pendant la projection. Il
faut dire aussi que le film n’a rien d’une réussite du genre et ne décolle
véritablement qu’au bout d’une heure de projection. Au bout de diverses
joutes verbales, intérêt romantique très peu crédible (John Wayne et Linda
Cristal !) et coup de poings en tous genre. THE ALAMO culmine avec l’assaut
final. Dur pendant 2h47 (et encore, ce fut le remontage final) et n’est pas
Henry Hathaway qui veut. Difficile de comprendre ce que faisait le film au
milieu de cette programmation.
Ce festival est aussi l’occasion de découvrir de nouveaux procédés
techniques qui vont révolutionner (ou non) le futur de la projection ou de
la diffusion des œuvres. Ainsi le créateur du système « Smilebox » , utilisé
sur le Blu Ray de LA CONQUETE DE L’OUEST (donnant la vision telle que la
spectateur pouvait l’avoir lors d’une projection en 3 panneaux Cinerama)
présenta un nouveau système de diffusion en 3D sans lunettes. Ou encore
furent présentés les premiers travaux sur un nouveau process de tournage
nommé Vistamorph… ou d’assister à des conférences de spécialistes ultimes
et/ou de passionnés de technique et d’histoire des processus filmiques. Un
seul bémol : l’anglais est de rigueur. Un hommage plutôt émouvant fut
d’ailleurs rendu à un inconnu du grand public : John « M. Cinerama » Harvey.
Toute une vie dédiée au cinéma depuis 1946. Projectionniste, il fut celui
qui projeta LA CONQUETE DE L’OUEST en Cinerama en 1963 et qui depuis, passe
sont empsà parcourir le monde à retrouver multitude de films, objectifs,
projecteurs jusqu’à organiser chez lui une salle dédiée au Cinerama. Le fait
encore que de nos jours des films en Cinerama soient toujours projetés est
du en grande partie à la passion de cet illustre inconnu.
Mais le clou demeure la séance nommée « Cineramacana ». Véritable raretés en
« écran large » du monde entier, Cineramacana est aussi le résultat de
recherches et d’apports en tous genres de la part des organisateurs mais
également des spectateurs… dont nombre sont des collectionneurs fous (dont
un possédant pas moins de 17 projecteurs cinéma !). Ainsi parmi les diverses
projections, des films sensations en 70mm (et 6 pistes magnétiques) pour un
cinéma nommé « Cinema 180 » : des courts métrages spécifiquement réalisés
afin de mettre en avant des images spectaculaires : caméra vissée à l’avant
d’un camion dévalant une route de montagne pendant 12 minutes dans COLOSSUS
ou encore, à la manière de THIS IS CINERAMA, la caméra placée à l’avant d’un
Grand Huit dans IMPACT pendant près de 13mn30. Sensations fortes garanties !
D’autres morceaux de films sont ainsi présentés à un auditoire assez avide
de curiosités d’un autre age, comme cette production en Sovscope 70 SEKRET
USPEKH/BOLSHOI BALLET’ 67. Qui présente une chorégraphique hispanisante du
Boléro de Ravel… ou encore un morceau de film en noir et blanc qui n’est
autre que la scène de la boule géante roulant sur Harrison Ford dans LES
AVENTURIERS DE L’ARCHE PERDUE. La même scène est présentée près de 4 fois :
tout d’abord en version muette, puis avec les bruitages, avec la musiques et
les bruitages et enfin avec les lignes de dialogues complétées. Ou comment
comprendre l’apport nécessaire du son dans un film et savoir construire
l’ambiance qu’il faut. Enfin le moment qui colle au siège : la diffusion de
la première bobine de SUSPIRIA de Dario Argento : une copie anglaise en 35
mm et 4 pistes stéréo magnétiques extrêmement rare. Projeté une fois à la
cinémathèque de Londres en 1984 selon l’historien Sheldon Hall (auteur du
passionnant livre sur le film ZULU , « Zulu With Some Guts Behind It: The
Making of the Epic Movie » et celui sur « Epics, Spectacles and Blockbusters
»), la copie est miraculeusement intacte. Des couleurs qui éclatent à
l’écran et les 4 pistes stéréo qui réussissent encore à faire frissonner
même les plus réfractaires (et qui n’a absolument rien à voir avec la copie
remastérisée récemment pour la sortie du DVD français, par ailleurs…). Il y
a ainsi de fortes chances de revoir enfin ce chef d’œuvre sur grand écran
comme il fut découvert en 1976 l’année prochaine lors du prochain festival….
Festival qui aura lieu du 24 au 27 mars 2011.
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Véritable mine d’or pour amateur de cinéma sur grand écran, ce festival est
un moment quasi unique en ce début de XXIe siècle. Une célébration de
formats de cinéma aujourd’hui délaissés, mais sans pour autant céder à la
sirène de la vieille nostalgie. Certains films sont plus que jamais des
classiques (2001, ALIEN…) d’autres émergent de l’oubli grâce à des fans
ardus et opiniâtres (comme WINDJAMMER)… ce qui pour le cinéphile amateur a
de quoi largement satisfaire son appétit de (re)découvrir ces œuvres sur
l’endroit pour lequel ils ont été conçus : le Grand Ecran. Bradford fait
d’ailleurs des émules : des festivals 70mm sont en train de renaître ça et
là en Europe. A Brno (République tchèque) où seront présentées des copies
70mm (et 6 pistes magnétiques) de SUPERMAN : THE MOVIE, CAPRICORN ONE,
OPERATION CROSSBOW, L’EXORCISTE, BATMAN, ALIENS… ou encore à Karlsruhe
(Allemagne) avec les rarissimes THE GOLDEN HEAD de Richard Thorpe ou encore
SCENT OF MYSTERY de Jack Cardiff (le seul et unique film en Smell-O-Vision)…
l’écran large a encore de beaux jours devant lui.
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28-07-24 | |
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