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Loïc LEDEZ - The French Master
Projectionist
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The 70mm Newsletter
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Written by: Thomas Hauerslev |
Date: 14.12.2007 |
Loïc
Ledez au Palais des Festivals a Cannes, mai 2007. Photo: Thomas
Hauerslev
Profitant
au mieux de sa visite au Festival de Cannes 2007, Thomas
Hauerslev a rencontré Loïc Ledez, le grand projectionniste
français.
Si vous tapez « Loïc Ledez » sur votre moteur de recherche
Internet, quelques secondes suffiront pour que vous voyiez
apparaître « Probablement la personne la plus importante du
festival de Cannes ». Une reconnaissance rare pour un
projectionniste, dans un milieu où ceux-ci ne sont en général ni
vus, ni entendus, sauf lors de rares occasions où quelque chose
ne se déroule pas comme prévu. C’était donc pour moi une grande
joie que Loïc accepte de me parler de sa vie et de son travail.
Loïc Ledez : Je suis né en 1945 dans le nord de la France,
à Boulogne-sur-Mer, grand port de pêche.
Mes débuts dans les cabines de projection ont été facilités par
mon oncle qui possédait une salle de cinéma 35mm dans une petite
ville à côté de Boulogne. Je me souviens qu'à cinq ou six ans,
je rembobinais les films, qui à l'époque étaient livrés en 300m.
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In English
Postcards from Festival de
Cannes 2007
On the Trail of
CinemaScope
A Picture Visit to
Kinopanorama in Paris, 1990
Warner Bros.
Pictures Celebrates 50 Years of Stanley Kubrick's "2001: A Space
Odyssey"
Internet link:
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Loïc
Ledez au dehors du Palais des Festivals a Cannes, mai 2007.
Photo: Thomas Hauerslev
Quelques années plus tard, j'étais élève dans une école privée
catholique où il y avait une petite salle de cinéma en 16mm,
avec 2 projecteurs Hortson à arc. Cette salle fonctionnait les
samedis et dimanches et j'y assurais parfois des projections. Ce
genre de cinéma, géré par les paroisses, était très courant dans
les années 50-60.
Au début des années 60, je suis devenu assistant-projectionniste
dans un nouveau cinéma à Boulogne, équipé de 2 Simplex XL, lampe
à arc Peerless et chaîne sonore Simplex, pour une salle de 1000
places. En 1962, je suis devenu le projectionniste en titre de
ce cinéma (Le Coquelin).
Apres mon service militaire de 1964 a 1966, je suis revenu à
Boulogne-sur-Mer et au cinéma Le Coquelin. Le 70 mm (2 DP70) a
été installé quelques mois après. Le premier film projeté en
70mm fut "Ces Merveilleux Fous Volants" (“Those Magnificent Men in their Flying Machines”). Ensuite
"La case de I'oncle Tom" (“Uncle
Tom’s Cabin”), "My Fair Lady", "Un
Monde Fou, Fou, Fou" (“It's a Mad Mad Mad Mad World”), "Les Cavaliers
Rouges" (“Old Shatterhand”),
"L'extase et I'agonie" (“The Agony and The Ecstasy”), "La Melodie de Bonheur"
(“The Sound of Music”) etc.
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Loïc
Ledez dans son bureau du Palais des Festivals in Cannes, Mai
2007. Aujourd’hui, Loïc s’occupe principalement de
l’organisation des projections. Photo : Thomas Hauerslev
Au bout d'un an, j'ai eu envie de connaître le cinéma de A à Z.
En 1967, à 21 ans, je suis parti à Paris où j'ai fait des
remplacements de plusieurs mois dans les studios, les
auditoriums de mixage et de doublage, les laboratoires et les
salles de cinéma. C'est aussi à Paris que j'ai découvert les
salles en Cinérama: Empire, Gaumont-Palace. Les films 70 mm
projetés en Cinérama étaient "Kartoum", "La
Plus Grande Histoire Jamais Contée" (“The Greatest Story Ever
Told”), "La Bataille des Ardennes" (“Battle of the Bulge”),
etc.) S ; sans oublier le
Kinopanorama où, en tant que simple
spectateur à l'éepoque, j'allais voir les films soviétiques 70mm
comme: "Guerre et Paix" ou (“War And Peace”), "La
TragedieTragédie Optimiste" (“An Optimistic Tragedy").
En 1971, à L'Empire, juste avant sa fermeture, j'ai eu la chance
d’assister a un festival de Cinérama 3-bandes ou j’ai vu
notamment : "Place au Cinérama" ("This is Cinerama),
"La Conquête de L'ouest" ("How the West Was Won"), le "Monde
Merveilleux des Frères Grimm" (“The Wonderful World of the
Brothers Grimm”).
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Un
aperçu exclusif de la sale de projection principale du Festival
de Cannes. Trois DP75 et deux projecteurs digitaux.
Au fil du temps, je fréquentais beaucoup de salles et de cabines
où on me proposais parfois de faire des remplacements. Cela m'a
permis de connaître, dans tous les quartiers de Paris, un nombre
important de salles et d'installations techniques diverses, et
de projeter des films en version originale, sous-titres en
français ou doublés en français.
Quant aux équipements de projection, je les ai quasiment tous
utilisés: du 16, du 35, du 70 (16 et 35 double bande).
A l'occasion de ces remplacements, j'ai connu des
projectionnistes qui travaillaient pour le Festival de Cannes (que
je remplaçais d'ailleurs au moment où ils se rendaient à
Cannes). Je leur ai demandé comment faire acte de candidature
pour aller moi aussi à Cannes.
Comme le responsable des projectionnistes de Cannes travaillait
dans un grand cinéma des Champs-Élysées, «Le Paris», je me suis
présenté à lui et quelques mois après, en 1973, j'ai eu la
chance de me retrouver projectionniste à Cannes.
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Thomas
Hauerslev, François Carrin et Loïc Ledez dans la réserve des
bandes du festival. Le seul film 70 mm disponible pour des
essais est une bobine un peu passée de "West Side Story".
C'est après ce premier festival pour moi que j'ai eu
l'opportunité de devenir projectionniste au
Kinopanorama.
Quelques années après, en 1979, je suis devenu l'assistant de ce
responsable, jusqu'en 1983 (première année du nouveau Palais).
En 1984, comme mon prédécesseur prenait sa retraite, j'ai repris
ses fonctions de Responsable des Projectionnistes et des Cabines
du Festival de Cannes.
Au cours de cette longue carrière dans les cabines de projection,
j'ai vu des milliers de films - souvent plusieurs fois ; durant
tous les festivals auxquels j'ai participé - et auxquels je
participe toujours - j'ai pu rencontrer de nombreux grands
réalisateurs, acteurs, actrices et techniciens.
Cette année 2007 sera mon 35ème Festival de Cannes et les débuts
confirmés du cinéma numérique.
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Updated
28-07-24 |
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